Féline

Féline
Novice Guérisseur
Genre
Féminin
Race
Cathar
Âge
24 ans
Lieu de naissance
Ziost
  Féline est un ancien personnage et ne fait plus activement partie du jeu.

Biographie

Date de naissance
71 ap. BY (24 ans)
Lieu de naissance
Ziost
Affiliation

Chronique d'un chat perdu

Le vaisseau approchait furtivement de Ziost, tentant d'éviter les chasseurs surveillant le sol autour de la zone d’atterrissage. Logmens, contrebandier ambitieux, frisant l’inconscience, manœuvrait le Bonegnawer avec une grande aisance et seule son assurance avait poussé les membres de son équipage à le suivre dans cette périlleuse aventure. Le visage tendu par la concentration, penché sur les commandes et écrans de surveillance, il semblait tout de même un brin soucieux maintenant qu'il était arrivé si près de son but. Ses épais sourcils formaient une ligne ininterrompue sur son front, lui donnant un air sévère. Il portait la barbe pour paraître plus âgé, mais son visage lisse, encore arrondit par la jeunesse, démentait cette tentative bien simpliste. Au fond, il n'avait pas vraiment besoin de se vieillir, ayant très tôt prouvé ses compétences et sa force. De plus, il était chanceux comme personne ! ... Et espérait ardemment que sa veine ne l'abandonne pas pour ce voyage un peu fou.

- On a une demi heure avant le passage des prochains si ils s'en tiennent aux rondes habituelles. On fonce !

A coté de lui, le copilote lança le vaisseau à toute allure avec une confiance aussi aveugle que possible à son capitaine. Il allait falloir entrer dans l’atmosphère à une vitesse bien supérieure à la norme pour éviter les rondes, et si le pilote n'orientait pas le vaisseau convenablement, ils étaient tous morts car la carlingue ne supporterait pas l'échauffement. Logmens avait appris à piloter avant de savoir marcher, mais tout de même... L’équipage présent dans le cockpit fixait anxieusement l'écran de contrôle.

Une brutale augmentation de température indiqua à l'équipage qu'ils avaient atteint le point critique. Aucun trace de chasseurs, mais tous les indicateurs avaient viré à l'orange. Suant à grosse goutte, le contrebandier gardait les yeux rivés sur les commandes, ne s'occupant plus de l'arrivée potentielle des ronde de surveillance. De toute manière, si il avait mal calculer leur fréquence, il était trop tard pour y remédier. Il se redressa brusquement pour saisir un levier et l'abaissa doucement, sans lâcher les senseurs du regard. Son vaisseau, il le connaissait par cœur et heureusement, car à cette vitesse, si il n'avait pas su exactement quelles pressions le petit véhicule pouvait supporter, il n'aurait pas eu la moindre chance de passer.

- Ralentit lentement. Non, moins vite ! Nous sommes encore assez loin du sol. Ne panique pas Goalte, ce n'est pas le moment.

Il s'efforçait de garder un accent calme et assuré, mais trois indicateurs avaient viré au rouge. Maintenant, la moindre erreur serait fatale... Son copilote en avait bien conscience et n'avait pas la même confiance en sa bonne étoile que l'impétueux pilote. Logmens pris une profonde inspiration et se saisit des commande de vitesse pour prévenir toute erreur de son compagnon. Le vaisseau avait beau être fait pour être manœuvrer par deux hommes, il était plus à l'aise seul qu'aux cotés d'un pleutre tremblant ! Cette descente aux enfers était pourtant possible, théoriquement. Elle le serait donc aussi e pratique et qu'importe les septiques !

- Ça répond plus, Log ! Ça répond plus ! Se mit à hurler le copilote, maintenant totalement affolé.

- Tait toi, idiot, c'est moi qui mène. Et fiche moi le camp, tu me gènes.

Mais l'homme resta figé devant l'écran, faisant son possible pour retrouver son calme. Le contrebandier ne s'occupait de toute manière plus de lui, trop absorbé par les multiples commandes à gérer. Enfin, les indicateurs reprirent des valeurs plus rassurantes et après cette descente infernale, l'atterrissage sans site prévu à cet effet sur un terrain accidenté et rocailleux paru une partie de plaisir. Il serait juste de préciser que le jeune commandant avait les coordonnées de plusieurs zones d’atterrissage potentielles et que ce n'était pas la première fois qu'il se posait en catimini sur cette planète inhospitalière. Le vaisseau s'immobilisa enfin sur une des rares plaines entre deux hautes dents rocheuses et l'équipage tout entier reprit son souffle. Il faudrait bien entendu quitter la planète par la même voie, plus tard, mais il n'en savouraient pas moins leur victoire.

Kailla détacha la sangle qui la maintenait sur sa couchette et se redressa, les jambes encore flageolantes. Plus que tout autre membre d'équipage, elle avait de bonne raison de craindre ce voyage, mais le choix ne lui avait pas vraiment été laissé. Elle caressa son ventre rond d'une main douce et ferma un instant ses grands yeux verts aux pupilles fendues. Ses moustaches frémirent alors que l'air froid mais pure de Ziost entrait dans sa cabine. Le vaisseau avait grand besoin de renouveler son atmosphère, surtout avec cette odeur de peur qui flottait dans l'air, mais la température s'en ressentait. après un frisson, la jeune Cathar se dirigea vers la sortie, prête à braver tous les froids de la galaxie pour un peu d'air pure et plus de deux mètres de libres autour d'elle.

- Tient, Kailla, part avec l'équipe de Goalte. Si j'ai bien calculer les coordonnées, le site est à deux heures, direction sud-est. Tachez de ne pas le louper et au moindre doute, contactez moi. Les certains appareils ont subit des dommages, je ne suis pas sur à cent pour cent de notre position.

Ces paroles en auraient inquiété d'autres, mais pas elle. Logmens était réputé pour sa franchise, il l'aurait précisé si le risque d'erreur était important. Elle ne se fit donc pas prier pour rejoindre la troupe de "récupération". Entre une balade, même dans un paysage aussi désolé, et les réparations du vaisseau... De plus, elle n'était pas dans l'équipage depuis longtemps et ne tenait donc pas à se faire cataloguer comme forte tête. Pour tout dire elle en était même à son premier voyage avec ses nouveaux compagnons, ce qui expliquait aussi qu'elle souffre de rester si longtemps à l'étroit.

D'un bond félin, Kailla monta à bord du chasseur qu'on venait de sortir de la soute et s'installa aussi confortablement que possible sur le siège du copilote. Goalte pris place à ses cotés, l'air pas vraiment remis de ses dernières émotions, mais trop conscient de l'urgence de leur mission pour traînasser. Derrière, trois autres hommes se glissèrent sur les sièges, le visage fermé, concentré sur leur mission pour ne pas trop penser aux risque qu'elle comportait. Enfin, l'engin décolla sous les yeux attentifs de la jeune Cathar. Elle était sensée apprendre à piloter et ne perdait donc pas une occasion de s'améliorer même si évidemment, on ne pouvait pas laisser les commandes à une débutante sur ce genre de terrain. Le chasseur se mit à slalomer entre les pics rocheux abruptes et tranchants... Paysage morne et monotone, vaguement déprimant. Quelle chance qu'ils ne puisse pas établir leur base ici.

Trois mois qu'elle voyageait avec cette bande de contrebandiers, trois mois qu'elle avait quitté sa planète et son peuple pour rembourser une dette. Des pillards étaient tombés sur son village et Logmens avait cru bon d'intervenir, évitant le mort ou les chaînes à une bonne partie de son clan. Pourquoi s'en était t-il mêlé ? Elle avait bien vite compris que le jeune age du capitaine lui donnait des tendance chevaleresque... Il n'avait pas hésité à mettre son équipage en danger pour les beaux yeux d'une jeune dame féline, et s'était bien sur débrouillé pour l'embarquer dans son vaisseau. Si elle le suivait pour rembourser une dette de vie, il voyait les choses bien différemment comme le témoignait la courbe de son ventre. La belle n'avait pas tardé à céder à ses avances car au fond, il n'était pas un mauvais compagnon. Attirant, fidèle et compétant, avec une bonne situation bien que précaire... Elle n'était pas à plaindre et n'avait plus vraiment l'intention de partir une fois sa dette remboursée. Son sens de la droiture était un peu mis à mal sur le terrain glissant des contrebandiers, mais si ce n'était qu'une question d'étique, elle pensait pouvoir s'en accommoder. Sa morale n'était pas aussi rigide que celle de la majorité des êtres de son peuple.

- On arrive. Vous savez tous ce que vous avez à faire ? Je resterai sur le chasseur au cas ou on aurait besoin de repartir à la hâte. Lança Goalte, manœuvrant pour faire atterrir le véhicule.

La petite bande sauta à terre et fila sans bruit vers la base. Sans vraiment arrêter la charge, un des hommes posa le doigt sur le mécanisme de sécurité à reconnaissance digitale et le rideau de fer s'ouvrit en deux, leur laissant le passage. A peine eurent t-ils tous franchit le seuil que la paroi se refermait derrière eux, révélant des hommes en arme tout autour d'eux.

- Piège ! On est pris... Grogna un des hommes dans son émetteur radio.

Logmens grimaça, mais les décisions avaient été prise avant la mission et il ne pouvait pas prendre le risque que le reste de son équipage soit capturer. Comment les avaient t-ils repairé ? Ils avaient pourtant été des plus discret et tout s'était bien déroulé jusque là. Sans chercher à comprendre ce qui avait bien pu foirer, il se rua vers le cockpit et fit décoller le vaisseau dès que tous les hommes furent à bord. Les réparations n'étaient pas achevée, mais la carlingue devrait tenir si ils ne montaient pas trop vite. Pour les éléments laissés sur place, il e restait plus qu'à espérer qu'ils parviendraient à le rejoindre à bord du chasseur... Sans quoi, sa jolie petite dame allait lui maquer, mais il n'était pas assez fou pour s'imaginer pouvoir récupérer ses compagnons devant des troupe trois fois plus nombreuses. Il connaissait trop bien les qualités de combattant des homme de la base.

Le contrebandier venait de quitter l'atmosphère quand un chasseur inconnu vint se positionner dans la trajectoire de son vaisseau. "RETOURNEZ A TERRE OU NOUS VOUS ABATTONS" Psalmodiait la voix désincarnée depuis la console. Logmens serra les dents. Il ne pouvait pas se rendre, pour lui ce serait un suicide. Ses hommes auraient une chance de s'en sortir en revanche, mais... Non, il n'était décidément pas assez philanthrope pour se sacrifier. De plus, son vaisseau pouvait aisément prendre l'avantage sur un simple chasseur avec l'armement qu'il avait récemment acquis. Les membres de son équipage abandonnés sur place avaient sans doute été capturés et pouvaient donc servir d'otages, mais les hommes étant foncièrement égoïstes de nature, il y avait peu de chance que l'équipage restant à bord du Bonegnawer lui en veuille vraiment d'avoir abandonner leurs compagnons à la mort, du moment qu'eux même avaient la vie sauve. Bien sur, le jeune capitaine garderait ces meurtres sur la conscience, mais pas assez pour risquer sa vie !

- Abattez le !

Un missile partit droit sur le chasseur qui explosa en une gerbe de débris lumineux.Plus question d'attendre les autres maintenant, les risques de représailles étaient trop grands par rapport aux chances qu'avaient ses hommes restés à terre de fuir cette planète.

Kailla rentra la tète dans les épaules, espérant ne pas trop attirer l'attention sur elle. L'homme d'une trentaine d'années qui déambulait devant les prisonniers, un blaster à la main, ressemblait bien trop à Logmens à son goût... Assez pour qu'elle se pose de sérieuses questions sur le bien-fondé de cette mission de "récupération". D'autant plus qu'il avait apparemment le même nom de famille. "Ce voleur" semblait bien désigner son compagnon et pour ce qu'elle en avait compris, il s'agissait plus d'un conflit d'héritage que d'une véritable affaire de bon droit. Logmens s'étant montré étrangement silencieux sur les détails de l'affaire, maintenant qu'elle y repensait...

- Chef ! Cet enflure à butté notre chasseur !

Avec un rugissement de rage, l'homme se tourna vers les quatre prisonniers et leur logea chacun une balle en pleine tête. Arrivé devant la jeune femme blême sous son pelage brun, il retint son geste et la toisa de haut en bas. Prenant sa réaction comme le signe qu'elle avait une chance de survivre, Kailla releva la tête pour croiser le regard de son bourreau, faisant frémir ses moustache d'un air vaguement arrogant.

- Je n'étais pas au courant de l'affaire.

- Hum... Tu ne faisais pas partie de l'équipage de mon père. C'est bon, tu peux rester si tu te débrouilles pour gagner ta croûte, mais au moindre écart de conduite, je te butte, c'est clair ? Grommela le chef avant de lui tourner le dos.


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Féline restait assise dans le coin le plus reculé de la pièce. Elle n'avait pas l'intention d'approcher, les adultes étaient trop imprévisibles quand ils étaient en colère. Ou plutôt pas assez... La petite savait pertinemment qu'elle se prendrait une torgnole si elle les dérangeait dans leurs affaires "de grande personne". Mais là, le volume de la discussion ne cessait d'augmenter, tant et si bien qu'elle finit par se plaquer les mains sur les oreilles. Sa maman était très en fâchée et le chef aussi. Ce n'était pas la première fois, loin de là, mais aujourd'hui ils étaient vraiment très en colère tous les deux et comme d'habitude, elle ne comprenait pas pourquoi et ils refusaient de le lui dire.

Elle devait avoir cinq ou six ans tout au plus cette petite boule de poils clairs. Pour la majorité des humains, elle était Cathar, mais quand sa mère se trouvait à coté, il devenait évident que ses traits se rapprochaient de ceux des humains. Le front plus haut, un petit menton mais un menton tout de même, un corps athlétique (bien qu'encore un peu poupon), mais aux courbes plus humaines que féline. Les long poils pales qui lui couvraient le crane s’apparentaient plus à une chevelure qu'à une crinière bien que la différence soit maigre et enfin, son visage restait glabre contrairement aux membre de sa race. Une longue queue lui entourait les jambes, comme si elle cherchait à se cacher derrière et ses grands yeux vert à pupille fendue observaient la scène avec appréhension. Même si elle ne comprenait pas la raison de l'altercation, elle ne pouvait pas ignorer que le ton montait.

- Dehors ! Si il faut en arriver là ! Tu ne me fait pas peur, traînée ! Beugla le chef, apparemment à bout de patience.

La fillette se précipita pour suivre le duo furasque qui sortait de la salle, mais la porte se referma devant son nez. Son empreinte ne permettait pas de l'ouvrir, d'autant plus qu'elle était trop petite pour atteindre la plaque et... De toute manière si elle sortait alors que sa mère l'avait sciemment enfermée ici, elle était assurée d'essuyer une belle raclée. La porte ne s'était pas refermée par erreur... Il était pourtant rare que sa mère la tienne à l'écart. Inquiète, Féline retourna s’asseoir au fond de la pièce, dans son coin habituel et n'en bougea plus jusqu'à ce que la porte s'ouvre à nouveau.

Plusieurs heures s'écoulèrent avant qu'un contrebandier la libère, et encore, il n'était pas venu pour elle. Pâle sous son doux pelage, l'enfant se sauva aussitôt dans ces couloirs qu'elle connaissait par cœur à la recherche de sa mère, mais même après avoir longtemps tourné dans la base, elle fut incapable de la retrouver. Les hommes lui jetaient des regards étranges et plus aucune pièce ne semblait lui être interdite alors qu'habituellement, on la chassait dès qu'elle commençait à fouiner un peu trop ou à gambader dans les jambes des adultes. Alors qu'elle se faufilait dans les cuisines, de plus en plus inquiète, la cuisinière faillit l’interpeller, mais referma finalement la bouche et plutôt qu'une confession, lui offrit quelques friandises. Féline s'immobilisa, un bonbon dans la main, comprenant enfin que quelque chose clochait.

- Tu peux rester ici, petite. Je m'occuperai de toi... Ta mère est vraiment une imbécile ! Allez, mange... Ne fait pas cette tête là, ça ne sert à rien.

La voix était sèche et autoritaire, mais pourtant rassurante. La petite s'assit par terre, ayant trop peur qu'on confirme ses craintes pour demander des explications. Elle resta ainsi jusqu'au lendemain, dans un état second, aidant la vieille femme quand celle ci le lui demander, mais sans avoir l'air de vraiment comprendre ce qu'elle faisait. La cuisinière n'était pas bavarde de nature, aussi fut t-elle bien contente de ne pas avoir à aborder un sujet aussi difficile à traiter. Elle du pourtant se résoudre à expliquer à la fillette le nouvel état des choses quand celle ci se remit à parler d'un naïf "Où est maman ?". Plus de maman.


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Dès la première explosion, Féline couru se cacher dans l'infirmerie. Cette petite pièce blanche remplit d'instruments étranges était devenue son repaire depuis que, six ans plus tôt, le médecin de la base avait décidé qu'elle lui succéderait quand il prendrait une retraite bien mérité parce que pas question de se laisser exploiter jusqu'à la fin de ses jours et qu'il avait largement remboursé sa dette et que d'ailleurs son chef a lui était mort et que ces fils ne valaient pas tripette ! Le fils en question, actuellement chef de la base, avait assez mal pris ce discours et la fillette avait donc eu le droit à une formation accélérée pour qu'on puisse vite fait virer cet ingrat. Ce n'était pas si mal comme poste... Personne n'avait envie de se mettre le seul docteur de la station à dos et au mois elle n'avait plus à dormir dans les cuisines.

- Lave toi les pognes, Minette, on va avoir du boulot sous peu je pense. Grommela le vieux médecin en se levant d'un lit de camp.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- T'occupe, on répare les conneries des blancs becs mais tu apprendras vite que moins tu en sais, mieux tu te portes dans le métier.

La jeunette obéit sans plus insister. Le vieux docteur était complètement blasé... Inutile de le questionner, il ne savait sans doute rien ou alors il le cachait bien. Une fois les mains bien propres, elle commença à étaler des draps propres sur les lits de camp pour être prête à accueillir les patients potentiels. Même quand il n'y avait ni explosion, ni coup de feu, les contrebandiers trouvaient le moyen de se blesser dans des bagarres, alors cette fois que la base était attaquer... Cinq minutes plus tard un homme entrait soutenu par un de ses compagnons, le bras droit à demi arraché. Avec un soupire résigné, le vieux médecin le pris en charge et Féline se hâta de l'aider.

Du haut de ses douze ans, on ne lui faisait pas encore assez confiance pour la laisser seule soigner un patient, mais cette fois ci ils n'eurent guère le choix vu le nombre effroyable de blessés. Finalement, un homme d'une quarantaine d'année franchit le seuil de l'infirmerie, flanqué de plusieurs types armés aux airs patibulaires. Les hommes de mains se répartirent dans la salle, poussant durement ceux qui se mettaient en travers de leur chemin tandis que leur chef s'avançait au centre de l'infirmerie et déclamait un beau discours pour un message bien bref : "Vous êtes avec moi ou vous crevez". Personne n'avait envie de mourir, ils étaient même venus se faire soigner pour éviter ce genre de désagrément. Contrebandiers, ils étaient fidèles jusqu'à la mort, mais seulement si la situation n'impliquait pas de vraiment mourir... Leur ancien chef leur parut tout à coup bien fade et ils eurent tôt fait de réviser leurs allégeances devant des types armés qui venaient de tuer bon nombre de leurs compagnons.

Féline en aurait fait autant si on lui avait posé la question. Si les Cathar étaient connu pour leur sens de l'honneur et autres babioles, elle avait vécu au milieu des contrebandiers durant toute sa brève existence et sa mère était morte pour des idées trop arrêtées. La jeunette en avait vite tiré ses conclurions du genre "Il faut faire valoir ses idéaux, mais seulement quand on est en position de force" ou encore "Les principes du plus forts sont toujours acceptés". La morale et la fidélité devaient rester de beaux principes appliqués à bon escient si on voulait survivre au milieu des truands. Mais plutôt que de lui demander une quelconque allégeance, le nouveau chef s’arrêta devant elle et la fixa en fronçant les sourcils l'air de réfléchir.

- Oui Logmens, c'est bien ce que tu crois... Marmonna le vieux médecin sans le moindre signe de révérence.

- La ferme ! Pas un mot la dessus.

Le vieux haussa les épaules et repris son travail comme si il ne s'était rien passé. On avait trop besoin de lui pour lui reprocher ses manières et tous le monde savait qu'il était trop âgé pour apprendre la politesse, alors il pouvait se permettre quelques écarts. Féline se remit également au soins, mais avec bien moins d’entrain. Pourquoi la chef avait t-il réagit aussi étrangement devant elle et que savait son vieux maître ? Elle n'avait pas les éléments pour le deviner... La jeune Cathar tenta bien de faire parler le médecin, mais il ne lâcha pas le moindre indice sur cette énigme, et les autres contrebandiers n'en savaient apparemment pas plus qu'elle. Le nouveau chef ne lui avait pas même demandé d'allégeance, comme si elle était un élément à part qu'il ne comptait pas garder.

Pourtant, deux mois plus tard, quand Logmens choisit une troupe pour se lancer dans une nouvelle mission, elle fut conviée à se joindre au voyage. Rester enfermée des mois dans une boite de conserve entre deux étoiles était loin de l'enchanter, mais cette mission était une opportunité de reconquérir la place qu'elle avait perdue auprès des contrebandiers. Il n'y aurait pas d'autres médecins à bord, ils seraient bien forcés de l'accepter ! Depuis que le nouveau chef était arrivé, elle était complètement mise à l'écart. Sans compter qu'elle avait de plus en plus de mal à supporter les remarques acerbes de la compagne du chef. Une très belle femme au caractère bien trempé qui ne semblait pas du tout l'apprécier... Le jeunette n'avait pourtant rien fait pour lui déplaire.

Le trajet fut aussi long et ennuyeux qu'elle s'y attendait, mais au moins la mégère du capitaine n'était pas du voyage. Féline passa le temps en jouant aux cartes ou aux échecs avec l'équipage, ou le plus souvent, déambulant seule dans le vaisseau et regrettant amèrement les grandes dents rocheuses et les vallées enneigées de sa triste planète natale. N'ayant jamais vu de monde plus hospitalier que cet immense désert de roches, elle en était venue à l'aimer. Dans son ennui, la sauvageonne ressassait les interminables excursions dans les neiges, l'escalade des falaises abruptes et tranchantes... La beauté chaotique de Ziost lui manquait. De plus, personne ne semblait désireux de lui apprendre le fonctionnement du vaisseau. Autant pour l'idée de se faire accepter dans l'équipage, elle pensait de plus en plus sérieusement à disparaître à la prochaine escale. Mais elle n'en eut pas le loisir...

- Vient ici, Minette ! Je te présente le capitaine Taloc. Maintenant tu travailleras pour lui, tout est arrangé.

Sans autre forme de procès, Logmens remit la jeunette à un grand gaillard couturé de cicatrices et pas franchement des plus avenant. L'homme lui saisit le bras, la soulevant à demi, et l’examina de haut en bas comme si elle n'était qu'une vulgaire marchandise. Finalement, il haussa les épaules et serra la main de son collègue en y glissant une petite bourse de tissus. Trop jeune la môme pour être médecin comme le prétendait ce vieux truands, mais pour ce qu'elle lui coûtait... Il pourrait toujours la revendre pour un métier bien moins valorisant, elle était plutôt jolie. L'attrait de la marchandise exotique... Et pas farouche la gamine, contrairement à tous les Cathar qu'il avait rencontré jusque là. En même temps, elle n'était pas de sang pure apparemment, pas assez typée. Sur ces réflexions, il tourna les talons pour regagner son vaisseau, traînant Féline dans son sillage.

Il ne l'avait pas lâché jusqu'au décollage, sans quoi elle aurait tenté de filer. Elle n'aimait pas le regard de son nouveau chef, et abhorrait plus encore les airs concupiscents de l'équipage. Elle avait du très vite prouver ses connaissances en médecine, ou plus particulièrement en matière de calmants... Le premier contrebandier qui avait voulu "jouer au docteur" dormait profondément au fond de l'infirmerie. Vu avec quelle naïveté il s'était livré, pensant pouvoir sans peine conquérir cette petite aux airs perdus, elle aurait aussi bien pu le tuer. Mais si elle l'avait fait, l'équipage le lui aurait fait regretté alors qu'en se contentant de faire faire une sieste forcée à son premier prétendant, elle le ridiculisait tellement qu'il n'y reviendrait pas. Ce pâle type allait se faire vanner par tous ses compagnons à son réveil et avec un peu de chance, peut être même qu'on lui ficherait la paix. Sinon, et bien... Il faudrait qu'elle leur montre qu'elle n'avait pas réussi à survivre au milieu des contrebandiers depuis sa plus tendre enfance simplement par chance.

Les jours s'égrainaient bien trop lentement. Son premier stratagème pour se débarrasser des contrebandiers trop entreprenants n'avait fait qu'amuser les plus dégourdit. Ravis de sentir un peu de résistance, ils montaient des plans de plus en plus saugrenus pour la coincer, si bien qu'elle devait sans cesse être sur ses gardes. Ils n'étaient pas vraiment violents et lui courraient plus après pour le jeu que véritablement pour l'attraper... Elle était encore un peu jeune pour vraiment les intéresser. Il faut dire qu'il n'y avait pas grand chose à faire durant le voyage, alors puisque le capitaine avait rapporté un amuse gueule... Mais Féline ne voyait pas les choses ainsi et se renfermait de plus en plus sur elle même, devenant chaque jour plus sauvage. Il était trop tard pour qu'elle pense s'intégrer à ce nouvel équipage. Elle filerait à la prochaine escale même si elle devait risquer sa vie ! Plutôt crever que de rester avec ces ruffians. Pourtant, une fois de plus on ne lui laissa pas sa chance quand le vaisseau gagna enfin la civilisation.

- Je vous fais déjà un prix ! Je ne vais pas vous la brader non plus. Je n'aurai aucun mal à trouver un autre client intéressé par sa jolie frimousse.

Taloc marchandait dur. La môme était bien médecin, il avait pu le constater. Mais trop bornée pour être utile cette petite et surtout, une jeune dam'zelle sur un vaisseau, ce n'était jamais de bon augure. Ce petit caprice allait causer des rancœurs et diviser son équipage. Bien sur, il avait quelques minces remords car les clients potentiels ne semblaient pas vraiment s'intéresser à ses talents pour la médecine, mais le fait qu'il puisse sans mal à vendre cent fois ce qu'il l'avait acheté l'aidait à laisser sa morale déjà laxiste de coté. Il gardait une main fermement posée sur l'épaule de la jeune Cathar pour décourager toute velléité de fuite. Même sans la regarder, il pouvait la sentir fulminer. Pas de doute, si il la lâchait plus d'une demi seconde, elle aurait tôt fait de disparaître.

Brusquement, il sentit propre main lâcher l'épaule de la jeune fille et lui revenir en pleine figure comme si son bras ne pouvait plus la retenir. Surpris, il se retourna juste à temps pour voir sa prisonnière se faufiler entre les badauds et prendre la poudre d'escampette. Une course de bien courte durée, d'ailleurs, car son second la chopa au passage et la ramena devant lui avec un grand sourire victorieux. Elle pouvait bien se débattre comme une tigresse, elle ne faisait pas le poids devant des colosses habitués aux rixes de tavernes et aux missions suicides dans des lieux douteux. Le grand gars la jeta brutalement au sol au pied du chef en éclatant de rire.

- Où tu comptais aller, Minette ?

La poigne se resserra sur son bras alors qu'on la mettait brutalement debout et Féline ne pu plus qu'attendre que son sort soit posé. Elle n'avait pas bien compris comment elle avait forcé son colosse de capitaine à la lâché la première fois, mais elle doutait fort de pouvoir recommencer la même combine maintenant qu'il s'y attendait. À peine s'était t-elle relevée qu'un autre client approcha, s'intéressant franchement à elle et absolument pas intimidé par les regards furieux qu'elle lui lançait. Après un court marchandage, le chef la céda à l'inconnu qu'il semblait d'ailleurs bien connaître et elle pu enfin quitter la place en suivant son nouveau maître. Drôle de type... Il n'était pas comme les autres. Ne serait-ce que par ses vêtements...

Quelques jours plus tard, Togo Harrian l'amenait à l’académie Jedi.

Description physique & morale

Genre
Féminin
Race
Cathar
Taille
1m45
Sensible
Oui

Du haut de ses treize ans, Féline a plus l'air d'une boule de poils un peu pommée que d'un fier Cathar. D'ailleurs, si les humains peuvent s'y tromper, un membre de sa race se serait pas dupe : son sang n'est pas pure. Sa longue crinière blanche ressemble plutôt à une chevelure emmêlée. Son visage est resté glabre alors qu'il aurait du être couvert du même duvet que le reste de son corps. Elle a bien de grands yeux verts aux pupilles fendue, typiquement félin, mais sa face est presque aussi plate que celle d'un humain, sans trace de museau. Elle arbore un petit nez retroussé aux narine étroites, vaguement coloré sans pour autant atteindre une teinte aussi forte que celui de ses frères de sang. De même, son front est plutôt court, mais relativement droit avec des arcades sourcilières peu marquées. Quatre canines bien pointues complète une jolie dentition dans une bouche trop petite pour qu'elle puisse efficacement mordre quand elle a besoin de se défendre. Un petit menton pointu et fuyant termine sont visage de façon, somme toute, très humaine.

Jaillissant de son épaisse chevelure, deux oreilles pointues et évasé, presque toujours plaquées en arrière, lui donne un air éternellement inquiet. Le reste de sa fourrure tire un peu sur le roux comme si son corps même avait essayé de s'adapter aux couleurs de sa planète natale. Un petit cailloux au milieu de la neige... Très fine et souple, la jeunette possède néanmoins des formes humaines, bien qu'encore adoucies par l'enfance. Une longue queue droite et fine s'enroule maladroitement autour de ses jambes quand elle est mal à l'aise, mais dès qu'elle se lance dans une activité physique, elle s'en sert comme balancier pour garder un meilleur équilibre. Les appendices terminaux de ses membres s'apparentent bien à des mains et des pieds humains, si ce n'est qu'ils sont ornés de petites griffes plutôt que d’ongles. Enfin... Elle est loin d'avoir les griffes acérées d'un prédateur, les siennes ne semblent pas extrêmement dangereuses.

Plus renfermée que timide, il est évident dès la première rencontre que la jeune Cathar n'a pas été élevée dans la dentelle. Elle sourit rarement, semble se méfier de tous le monde et ne possède pas une once de cette fierté qui caractérise habituellement les Cathars. Fuir devant le danger ne l'a jamais gêné, elle est bien trop prudente pour foncer tête baissée vers la mort pour quelques pauvres valeurs ou broutilles du même genre. Pour elle, les êtres pensants présentent tous un danger, plus ou moins évident au premier regard et sa vie parmi les contrebandiers ne l'a pas poussé à réajuster son jugement. Malgré son jeune age, Féline est déjà très fataliste et ne se fait plus beaucoup d'illusions sur la prétendue bonté naturelle de ses semblables. Elle même est déjà relativement endurcie et n'hésiterai sans doute pas beaucoup à trahir pour sauver sa peau. Les grands cœurs désintéressés œuvrant pour le bien commun, elle n'y croit plus depuis bien longtemps ! Chaque acte de bienfaisance cache un plan à plus long terme, même si parfois celui qui le fait n'en a pas conscience. Après tout, les êtres pensant ne sont t-ils pas foncièrement égoïstes et manipulateurs ?

Sa vision de la communauté Jedi n'est pas encore bien définie car elle y est depuis bien peu de temps, mais elle ne se fait pas d'illusions. Ce sont des gens comme les autres bien qu'ils se donnent un genre et tentent de suivre un certain code de conduite. Ce n'était pas comme si on lui avait vraiment laissé le choix de rejoindre l’académie... Enfin, on ne l'y avait bien entendu pas forcée, mais on ne lui avait pas non plus laissé d'autres possibilités envisageables. Au fond, ce n'était pas bien différent de ce qu'elle avait vécu jusque là : de l'or avait changé de main et on l'avait refourguée à un "maitre".