Taylen Solo

Taylen Solo
Chevalier Jedi Maître d'armes

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Thèse - Arts Jedi et philosophie des formes de combat
Thèse - Arts Jedi et philosophie des formes de combat

INTRODUCTION
Réflexion personnelle sur la philosophie des Arts Jedi

L'art se définit de façon plurielle. Un ensemble de connaissances pour une action donnée, avoir un sens de l'esthétique poussé, un ensemble de règles à conserver, posséder une habileté ou un talent pour faire quelque chose... Globalement, l'art est une activité, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait, qui s'adresse volontairement aux sens, à l'émotion, aux intuitions et à l'intellect.

L'histoire et les codes de chaque forme de combat constituent donc un ensemble de choses s'adressant directement au praticien. Chacune emprunte un chemin différent. Un chemin qui diffère d'autant plus selon son utilisateur, puisque nous sommes tous différents les uns des autres. Ma manière de pratiquer le Djem So est donc unique, de la même manière que le Makashi d'un autre Jedi s'éloignera du mien, même si nous partageons des points communs. Le choix de la Forme de combat par un Jedi porte sur le style qu'il souhaite se donner, sur la voie qu'il souhaite emprunter. Pourtant, déterminer ce choix reflète de l'inconscient, de notre nature profonde. J'ai donc réfléchi à résumer et vulgariser les codes des cinq formes principales en vertu de leur histoire, de leur contexte d'émergence et de codes, pour guider la réflexion de chacun et chacune.

FORME I : SHII-CHO
ou comment entraîner les apprentis à l'observation, la gestion et la remise en question de leurs émotions
Apprendre à "apprendre"

Codes théoriques et pratiques mis à part (prélude aux formes plus complexes, application au désarmement de l'adversaire), la philosophie de la Forme Idéale met dès le départ l'accent sur un fait peut-être trop brusque à enseigner aux apprentis : l'émotionnel. L'état d'esprit du Shii-Cho, fortement centré sur l'émotion de son utilisateur, en fait un style imprévisible mais sous-estimé par la simplicité de ses bases théoriques. Son histoire nous en dit pourtant long. Développé à l'époque des premiers duels entre épéistes, aux alentours du Premier Schisme de l'Ordre Jedi, son but paraissait simple : développer un style de combat pour un utilisateur déterminé à abattre son adversaire pour rétablir l'équilibre dans la Force. Une part d'affect insoupçonné à l'image de cette forme : son aspect "idéal" réside dans ce que l'on ne lui soupçonnait pas.

Le Shii-Cho apparait donc comme une forme très intéressante à enseigner aux plus jeunes, de sorte à leur apprendre à maitriser leurs émotions. Elle semble également toute indiquée pour les Jedi cherchant être eux-mêmes, tout en travaillant sur leur personnalité.

FORME II : MAKASHI
ou comment s'exprimer avec éloquence et illustrer le beau
Vitesse, élégance et dextérité

Les tendances incapacitantes du Makashi, la vitesse d'exécution qu'il demande et la dextérité qu'il procure n'est intéressant, dans les faits, que dans les bottes qu'on lui emprunte. En ce qui me concerne, le Makashi - à l'instar de la Forme V - constitue une forme de communication non-verbale portée sur l'esthétique. La Forme II incarne la négociation. On dialogue en employant de beaux gestes, on contrait l'adversaire à se remettre en question, à suivre notre raisonnement ou à reculer dans ses derniers retranchements. L'objectif : gagner un débat d'idée. Le Makashi, c'est la patience accélérée. On handicape, en attaquant ou en se défendant, et on attend que l'autre s'épuise - corps et esprit - pour mettre rapidement un terme au combat. Une forme paradoxale, dans la mesure où elle incite à patienter (un fait relatif à la durée) alors qu'elle nous invite à un débat rapide et court-termiste.

Le Makashi s'apparente donc à une sorte de vitrine formelle des Arts Jedi : le beau, l'éloquent, l'impressionnant, le dansant. Mais une danse avec un but bien précis, à savoir enseigner la patience mais la prise d'initiative. Apprendre non pas à débattre, mais à gagner un débat que l'on n'a pas nécessairement provoqué.

FORME III : SORESU
ou comment combiner humilité et force de caractère
Résilience, modération et modestie

Style purement défensif, expression la plus pure de la philosophie Jedi, le Soresu fait rimer protection et résistance. S'illustrant par une couverture totale de son cercle interne, attaquant l'autre uniquement en lui renvoyant son action offensive (frappe, tir de blaster), le Soresu conditionne son utilisateur pour qu'il puisse faire preuve d'abnégation, en l'obligeant à se défendre ou couvrir ses semblables avec détermination. Mais c'est aussi l'humilité que cette forme instaure dans les traits de caractère de nombreux de ces praticiens. Un Jedi au caractère combattif voire omnipotent contraint à la défense lui enseignera la patience et l'humilité face à un adversaire au pire imbattable, au mieux à la hauteur.

Autrement dit, pour ceux qui éprouvent l'attaque comme la meilleure des défenses, la forme III propose une vision qui force à la modestie et à la tempérance tout en laissant filtrer une résilience, qui s'illustre chez les pratiquants pugnaces.

FORME IV : ATARU
ou comment exercer avec un esprit sain dans un corps sain
Force, vitesse et agilité; Rigueur, calme et changement

Forme acrobatique par essence, l'Ataru nécessite une paix intérieure et une certaine affinité avec la Force pour pouvoir exprimer tout son potentiel via des sauts périlleux ou autres acrobaties en tout genre. Mais l'Ataru, c'est aussi des mouvements complexes, rapides et aléatoires, faisant travailler l'agilité du Jedi et les limites physiologiques de son corps. Un style qui impose donc une discipline drastique illustrée dans des actions quotidiennes effectuées avec rigueur, et un calme olympien pour pouvoir éprouver au mieux sa symbiose avec la Force. Seul un Jedi parfaitement discipliné peut maîtriser cette forme.

Finalement, la Forme IV éduque à la fois le corps et l'esprit, poussant le Jedi à ne négliger aucune part de lui-même, de son enveloppe charnelle à son âme en passant par son raisonnement.

FORME V : DJEM SO/SHIEN
ou comment la rigueur et la persévérance guident vers le dépassement de soi
Robustesse et intransigeance, endurance et courage

Forme offensive et intransigeante, le Djem So a souvent été perçu comme peu en adéquation avec les idéaux Jedi. Pourtant, en parallèle de ses codes peu orthodoxe (violence des coups, posture de domination), la Forme V illustre chez ses praticiens des comportements tout à fait louables. Style basés sur des coups vigoureux et des contre-attaques intransigeantes, le Djem So impose au Jedi pratiquant d'avoir la condition physique nécessaire pour en tirer la substantifique moelle. Ce qui nécessite de l'assiduité et un goût pour le travail bien fait. A l'instar du Makashi, le Djem So se veut court-termiste dans un duel, et pousse son pratiquant à persévérer dans sa lutte pour atteindre ses objectifs. Une vertu qui inspire le Jedi à se dépasser tant physiquement que moralement, dans une démarche d'apprentissage constructive. Il en va de même pour le Shien, qui, dérivé de la philosophie défensive du Soresu, pousse le pratiquant à attaquer en utilisant l'agression adverse à son avantage.

La Forme V semble parfaitement convenir aux Jedi physiquement robustes et sûrs d'eux-mêmes, ou du moins ayant confiance en eux. Mais elle impose néanmoins une rigueur farouche à son praticien. Mais elle offre en retour une amélioration perpétuelle au Jedi, tant dans son maniement du sabrelaser qu'en tant qu'individu pensant. Le Djem So apparaît donc comme tout, sauf une forme simplement destinée aux brutes et combattants sans éducation.

FORME X : JAR'KAI
ou la science de l'adaptation
Apprendre, intégrer, adapter tout en ayant le contrôle

Le Jar'Kai n'est pas une forme de combat au sabrelaser à proprement parlé mais bien un style de combat inventé à une époque où les duellistes utilisaient des lames solides. Apporté aux Arts Jedi, la Forme X se nourrit de toutes les autres formes de combat pour les altérer par l'utilisation de deux armes. Il convient donc d'être un Jedi instruit avant de se lancer dans le Jar'Kai, et donc, d'aimer apprendre et d'avoir un caractère naturellement curieux. Plus important encore, dans la forme comme dans le fond, le Jar'Kai est une question de contrôle : de ses armes et donc de ses deux mains en simultané (ambidextrie), de son environnement (avoir conscience des positions des lames alors que l'on évolue dans un décor précis) et surtout de ses émotions (le contrôle de deux sabrelaser n'a rien à voir avec le sabrelaser simple).

Le Jar'Kai, c'est adapter son savoir et l'altérer tout en travaillant sur le concept de contrôle : de ses armes comme de sa personne.